Préserver & valoriser
le patrimoine des entreprises
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Du ver à soie au musée il n’y a qu’un pas !

1680, Lyon. L’éditeur de soierie Pernon ouvre ses portes sans imaginer la prospérité de sa nouvelle entreprise. Lui succèdent les frères Grand puis les familles Tassinari et Chatel qui donnent leur nom à la marque que l’on connaît aujourd’hui et qui rejoint le groupe Lelièvre en 1997. Près de 350 ans d’histoire, des cours royales européennes aux collaborations avec de grands dessinateurs, en passant par nombreuses Expositions universelles, la maison de soie a construit sa renommée sur l’exceptionnel de ses créations aussi bien en France qu’à l’international. Au-delà de son expansion, la maison Tassinari & Chatel est représentatrice de la progressive industrialisation de la région lyonnaise dans le domaine textile et demeure le témoin de l’évolution de la ville et de ses habitants au cours des siècles recouvrant son existence. C’est ici que notre intérêt se porte.

En effet, la valeur patrimoniale de cette entreprise est loin d’être une préoccupation nouvelle mais remonte en réalité à la première moitié du XIXe siècle où les sources confirment l’achat de pièces d’exception de la maison par la chambre de commerce de Lyon qui devient par la suite le musée du Textile que nous connaissons aujourd’hui. Cet intérêt de préservation du patrimoine ainsi que le lien historique entre l’éditeur de soierie de luxe et l’institution muséale a fortement intéressé notre pôle Archives & Histoire qui s’est penché de plus près à la question de l’intérêt de la conservation des collections pour les deux structures.

Dans leur article intitulé « Le dépôt des collections d’une entreprise vers un musée. Les trésors de Tassinari & Chatel au Musée des tissus », pour le numéro 42 « De l’entreprise au musée » de la revue Culture & Musées, Arnaud le Clere et Adélaïde Savy reviennent sur l’histoire de l’entreprise et de son lien ancestral avec le musée du Textile de Lyon et explorent comment cette collaboration profite aux deux institutions. Entre raisonnement marketing et enrichissement des collections, il apparaît clairement que le musée sert ici de vitrine, d’aide à la conservation de collections, parfois centenaires, et qu’il apporte une certaine légitimité aux créations de la maison, touchant peut-être ainsi une nouvelle clientèle. À l’inverse, exposer de tels ouvrages permet au musée de témoigner de sa qualité et de profiter indirectement du prestige de ses créations élevées au rang d’œuvres. De ce rapide résumé, il convient aux plus curieux de lire l’article dans sa globalité pour mieux comprendre les liens forts unissant la maison Tassinari & Chatel et le musée du Textile de Lyon.

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